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Lekki Meen : planter des arbres contre le réchauffement climatique

Porteur du projet de reboisement de la commune de Méri, Lekki Meen, « Les arbres pour tous » en langue peule, Issa Amadou Anne est un homme de 42 ans qui dédie son quotidien à la préservation de sa terre natale, le Fouta. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus à son sujet et son engagement pour la protection de l’environnement.

Est-ce que vous pouvez vous présenter?

Je m’appelle Issa Amadou Hanne, mais ici tout le monde m’appelle Pathé, qui était le prénom de mon grand-père. Je suis né et j’ai grandi ici au Sénégal. Thioubalel est mon village natal et je ne l’ai jamais quitté. Je suis agriculteur, je cultive le riz, le maïs et je fais aussi un peu de maraîchage. La nature m’a toujours accompagnée, j’aime l’environnement, c’est pourquoi il est important pour moi de mener des projets en faveur de sa protection. Je travaille activement dans le secteur du développement durable depuis 2012 en tant que volontaire. Toutes mes activités quotidiennes sont liées à l’écologie et à l’agriculture.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous engager dans ce projet de reboisement de la commune?

En Afrique nous rencontrons beaucoup de difficultés liées au réchauffement climatique, et c’est encore davantage le cas au Fouta. Il y fait très chaud, il y a beaucoup de poussière et les maladies se propagent rapidement. Les arbres permettent de faire reculer ces éléments, et de manière générale bénéficient à tous, aux humains comme aux animaux.

Quand avez vous initié ce projet ?

C’est en 2017 que le projet Lekki Meen a été lancé, et chaque année nous arrivons à planter au minimum 800 arbres pendant l’hivernage malgré les défaillances et les faibles moyens rencontrés dans la zone. J’ai démarré à Thioubalel, mon village, pour ensuite aller dans les villages voisins, Bito, Abdallah… Et aujourd’hui ce sont tous les villages de la commune qui en ont bénéficié ! J’ai même participé à certains projets spécifiques, comme par exemple l’aménagement du nouveau lycée de Dioudé Diabé. Il y a maintenant deux pépinières dans la commune, une dans la zone Diéri et une dans la zone Walo.

Quels types d’arbres plantez-vous?

Il y a énormément de variétés différentes ici ! Je plante un peu de tout, mais je favorise tout de même les arbres fruitiers car nous n’en avons pas beaucoup au Fouta. Les fruits sont souvent importés et il y a un réel intérêt à développer les plantations fruitières pour développer l’économie locale et lutter contre la pauvreté.

Est-ce que l’entretient nécessite beaucoup de temps ?

Oui, c’est un travail quotidien, il faut être là tous les jours sans exception ! Les boutures doivent être arrosées chaque jour sinon elles risquent de brûler.

Est-ce que vous êtes soutenu par une structure pour réaliser votre travail ?

Au départ, j’ai commencé ce projet seul et entièrement bénévolement. Mon travail de reboisement de la commune de Méri a fini par avoir des échos à la commune, qui aujourd’hui me soutien financièrement pour que je puisse continuer ces initiatives.

Je suis également un ambassadeur de Podor Vert, une association basée dans la ville de Podor qui mène des projets concernant la protection de l’environnement et fait beaucoup de sensibilisation auprès de la population locale. Podor Vert collabore avec le ministère de l’environnement et la brigade des eaux et forêts.

Comment l’idée de reboisement Lekki Meen a été accueillie par les locaux ?

Au début les gens ne comprenaient pas pourquoi je faisais tout ça, mais grâce à la sensibilisation qui a été réalisée, ça a fini par marché ! Aujourd’hui les habitants de la commune de Méri font appel à moi car ils veulent planter des arbres, ils ont compris tout l’intérêt que cela représente. Il y a même des Maures qui me contacte pour ramener des arbres en Mauritanie, je suis heureux de l’ampleur internationale que ce projet a prit !

Avez vous des idées de projets futurs ?

Bien-sûr ! J’ai pour ambition le reboisement de l’axe routier qui part de Méri et qui va jusqu’à Dioudé Diabé. C’est un projet que j’ai en tête depuis 3 ans mais qui n’a pas abouti pour le moment car il nécessite un réel soutien financier. J’espère qu’il va bientôt voir le jour !

En résumé, Lekki Meen, ce sont plus de 5000 arbres plantés ! Grâce à la détermination et le travail acharné de Pathé, ils sont maintenant plusieurs à agir dans cette voie. La sensibilisation des locaux est un élément clé pour faire grandir ces projets. Pour rappel, selon un rapport sur « l’état des arbres dans le monde » publié en septembre 2021 par l’association britannique Botanic Gardens Conservation International (BGCI), près d’un tiers des espèces d’arbres sont menacées d’extinction. Le changement climatique et la déforestation en sont les deux dangers principaux. Il est donc aujourd’hui absolument essentiel d’agir dans des projets de reboisement et reforestation, notamment dans des zones arides comme le Fouta, qui sont menacés de désertification. Les arbres sont les poumons de la Terre, ils transforment le CO2 en oxygène, protègent nos sols, et sont de vrais réservoirs de biodiversité !

Nous ne pouvons que saluer le courage d’acteurs locaux comme Pathé qui se battent pour faire entendre leurs idées, et cela même quand les moyens sont limités. Vous pouvez retrouver la page Facebook avec toute l’actualité du projet Lekki Meen ici, ainsi que celle de l’association Podor Vert ici. N’hésitez pas à les suivre pour soutenir leurs initiatives en faveur de la protection de l’environnement – pour tous, mais surtout l’avenir des générations à venir !

Article rédigé par Manon Thielin, volontaire AVD Sénégal présente pour une mission de 6 mois au sein de la commune de Méri.

MOTS DE BIENVENUE DU SECRETAIRE GENERAL DE L’AVD SENEGAL

Le Sénégal se situe à l’avancée la plus occidentale du continent africain dans l’Océan Atlantique, au confluent de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques, et à un carrefour de grandes routes maritimes et aériennes. D’une superficie de 196 722 km2, il est limité au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l’ouest par la Gambie, et par l’Océan Atlantique sur une façade de 500 km. Dakar (550 km2), la capitale, est une presqu’île située à l’extrême Ouest.

En 1972, la conférence des Nations-Unies sur l’environnement appelée aussi conférence de Stockholm (Suède) avait permis d’adopter une conception commune et aussi des principes communs à respecter afin d’assurer aux peuples du monde une préservation de l’environnement.

Face à la persistance des changements climatiques qui sont responsables de la raréfaction des ressources alors même que la population se multiplie, aux inégalités économiques croissantes et aux diverses crises politiques et sociales, l’environnement du développement est sous pression. Les Etats membres de l’ONU ont adopté 2015 l’Agenda 2030 avec 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) structurés autour de 169 cibles qui constituent les sous-objectifs donnant les orientations et les stratégies globales pour lutter contre les inégalités.

Cet agenda donne les engagements en faveur du développement durable pris lors de la conférence de l’ONU Rio+20 en 2012 et entre dans le processus de renouvellement des Objectifs du Millénaire pour le Développement mis en œuvre de 2000 à 2015. Ces 17 objectifs correspondent à une répartition équitable des dimensions économique, sociale et environnementale en intégrant pour la première fois l’éradication de l’extrême pauvreté et un développement durable dans un dispositif commun.

L’agenda 2030 tente de répondre de manière universelle et intégrée à ces nouveaux enjeux du développement durable. Dans ce contexte de changement du paysage de l’aide internationale et à travers le prisme de la science. Un arbitrage doit donc s’opérer entre les nécessités d’aujourd’hui à savoir la création des richesses pour résorber les déficits et celles relatives à la survie des générations futures. Ce difficile arbitrage doit tenir compte des secteurs dont la production est connue pour leur proximité et leur dépendance aux ressources environnementales. Ce concept de proximité se lit aussi bien au niveau de l’utilisation des ressources comme intrant qu’au niveau des extrants.

En effet selon les secteurs, l’environnement souffre autant des prélèvements que des déchets. L’une des problématiques centrales AVD Monde c’est de maintenir dans le temps, la solidarité entre les générations de manière à répondre aux urgences de l’heure en évitant que le cycle de la pauvreté ne pousse les populations à des pratiques qui tout en assurant leur survie, compromettent l’équilibre de l’environnement économique et social. Pour dire que le développement durable ne se limite pas seulement aux aspects environnementaux. Il s’interroge sur la façon de créer et d’entretenir une dynamique de compétitivité apte à résoudre les distorsions dans la répartition des richesses et des pouvoirs tout en respectant l’environnement.

Ainsi par ses aspects environnementaux, le développement durable transcende les frontières nationales. Il est difficile d’enfermer les problèmes de gestion durable dans les limites des frontières nationales. C’est pourquoi notre adhésion à la grande famille de AVD MONDE est une volonté manifestions de contribuer à l’amélioration de la solidarité internationale agissante.

La situation du développement durable est appréhendée à partir de la qualité de la croissance et l’état de l’environnement dans ses rapports avec la population. La durabilité de la croissance renvoie aussi bien au rapport entre la technologie de production et l’environnement qu’à la problématique de la répartition des richesses. Cet aspect social de la durabilité est souvent négligé alors qu’une société fondée sur une distribution inégale des richesses, ne peut prospérer sans créer à long terme, la frustration des victimes de l’exclusion et va finalement conduire à des blocages. Seule une juste de répartition des fruits de la croissance peut garantir une équité sociale et par conséquent une adhésion au mode de fonctionnement de la société.

Force est de constater que pour plusieurs secteurs de l’économie, les conditions de production de richesse, quel que soit les secteurs de production considérés, remettent en cause dans la pratique les principes de durabilité. Alors qu’une croissance économique accélérée est une première condition pour lutter contre la pauvreté. C’est là, un défi majeur du développement durable.

C’est pour cela que tous les pays sont appelés à relever conjointement les défis urgents de la planète en adoptant des mesures incitatives pour que tous les acteurs contribuent davantage au développement durable.

Au Sénégal l’Etat a mis en place des mécanismes pour contribuer à l’atteinte des ODD par la création au niveau institutionnel des organes de gouvernance, de gestion et d’exécution des orientations à travers la stratégie nationale de développement durable, certains textes législatifs référant à la protection de l’environnement (code de l’environnement, code forestier, minier, de l’eau, etc.…)

En somme toutes les dispositions ont été prises pour coordonner la réalisation des 17 Objectifs par les acteurs étatiques, non étatiques, les organisations de la société civile, les associations, et les organisations non gouvernementales.

En mettant en place l’acte III de la décentralisation le gouvernement en 2014 à travers un transfert des compétences aux communes et départements le Sénégal cherche à mieux outiller les élus et les collectivités territoriales pour une prise en charge plus significative des 17 objectifs des ODD.

In fine, soucieux de léguer aux générations futures des rentes à la place des fardeaux, il a été initié de fonder au Senegal ASSOCIATION DES VOLONTAIRES DU DEVELOPPEMENT DURABLE DU SENEGAL (AVD Sénégal) pour contribuer significativement à atteinte des ambitions de l’Etat du Senegal dans le cadre de ses engagements internationaux surtout les ODD en permettant de :

  • Promouvoir l’éducation, la sensibilisation, la formation et la recherche pour un développement durable
  • Encourager la production et l’échange de connaissances, de pratiques et de technologies favorables au développement durable
  • Renforcer les capacités des acteurs en matière de formulation, de mise en œuvre et de suivi évaluation de programmes de développement durable
  • Éveiller les consciences sur la nécessité de protéger notre ECO-SYSTÈME ;
  • Servir d’opératoire par rapport aux différents programmes dédiés au développement durable ;
  • Créer un vivier de mécanismes d’adaptation au changement climatique ;
  • Favoriser des échanges de procédés de développement durable entre les principaux acteurs ; concernés (États, Industries, Banques…) ;
  • Faire le suivi des politiques publiques sur cette question

Pour atteindre de tels objectifs il est important de développer une série de stratégies, attitudes, aptitudes et comportements favorisant la mutualisation, la complémentarité, la synergie, la transparence des membres et des partenariats efficaces.

Ce travail est notre engagement pour le présent et un legs pour les générations futures. Il reste la fondation de notre devise pour une génération et mais aussi pour tous.

Nous sommes heureux de faire partie de cette famille qui dépasse les frontière, les nationalités, les langues, les valeurs, les cultures mais qui a une seule ambition le bien-être des populations d’ici et d’ailleurs.

Oumar Kane

Secrétaire General

de AVD Senegal

roubaze.ok@gmail.com

776990188